photo : les dernières lumières florales de l’automne.
J’écris cet article un peu comme un coup de gueule, parce que j’en ai assez de faire le constat que parfois, des personnes font n’importe quoi avec les huiles essentielles. Alors, comme on dit, j’ai eu envie de rectifier le tir.
Une huile essentielle est un produit naturel, cependant naturel, ne veut pas dire inoffensif. Chaque personne est unique et ne réagit pas forcément de la même manière.
Soin naturel, ne veut pas dire : soin sans danger. Les huiles essentielles sont une thérapeutique à part. ça n’est pas une médecine douce, car il existe des toxicités, des précautions d’emplois, des interactions avec des cosmétiques industriels, il est donc, essentiel de prendre en compte la composition d’une huile essentielle ainsi que celle du produit avec lequel on l’associe.
Je me souviens d’une infirmière qui conseillait de l’Immortelle à ses patients, sauf qu’elle avait oublié que l’immortelle ou Hélichryse est déconseillée pour les personnes qui prennent des anticoagulants. Un autre exemple, un magnétiseur qui avait conseillé du cyprès à une personne qui avait des fibromes, cette huile essentielle est fortement déconseillée pour ce genre de problématique. Une personne qui avait mis du ravintsara pur sur une brûlure, inutile de vous dire que la peau était dans piteux état.
Il est important de comprendre que les principes actifs contenus dans les huiles essentielles pénètrent rapidement dans tout le corps et peuvent provoquer des effets indésirables.
Quand on utilise des huiles essentielles, il est préférable d’éviter tout produit industriel avec contenant des colorants, des conservateurs chimiques, des savons ou des huiles végétales de mauvaises qualités. Une personne avait mélangé une huile essentielle avec une huile végétale de mauvaise qualité et industriel, le résultat : cela avait déclenché un asthme.
L’usage des huiles essentielles mérite de prendre certaine précautions, de connaître les molécules aromatiques et leur contre-indication, on ne fait pas de l’automédication avec les huiles essentielles, certaines peuvent être réellement toxiques, même à faible dose et ne sont pas à mettre à portée des enfants. Cela me surprend toujours de lire encore dans des livres que pour un usage interne, on peut mettre une gouttes d’huile essentielle dans du miel. Le miel ne contient aucun lipide, or, une huile essentielle ne se dissout correctement que dans un lipide, comme une huile végétale par exemple, le sirop d’agave qui peut contenir entre 0,5 g à 0 ,9 g de lipide pour 100 g de produit. Il est possible aussi d’utiliser de l’alcool à 90°, une teinture-mère, ou du solubol comme émulsionnant.
Si vous voulez suivre une formation ou savoir les utiliser, n’allez pas dans n’importe quel centre, demander les références du formateur.
Eviter de comparer une tisane et une huile essentielle : une plante fraîche n’a pas les mêmes vertus que l’huile essentielle qui en est extrait. Une plante médicinale n’aura jamais la même intensité chimique d’une huile essentielle. Une huile essentielle est un produit très concentré et peut contenir jusqu’à 300 molécules aromatiques très puissantes. N’en déplaise à ceux qui veulent les utiliser intuitivement. Leur utilisation nécessite des connaissances de bases absolument nécessaires, comme la chimie, les modes d’utilisations, les dosages, les précautions d’emploi. Je suis toujours aussi étonnée quand je lis dans certains livres qu’on peut utiliser un coton-tige imbibé d’eau pour nettoyer l’oreille d’un enfant ou bien une compresse imbibée d’eau avec ajout d’huile essentielle. Qu’on se le dise, une huile essentielle n’est pas soluble dans l’eau. Sauf, si on utilise un dispersant comme par exemple le solubol.
Voici ce qu’en dit l’ARCCA . concernant l’Asthme et allergie car une huile essentielle n’est en aucun cas dépolluante pour l’intérieur d’une maison.
« Comme le souligne l’ARCAA (Association de Recherche Clinique en Allergologie et Asthmologie), les huiles essentielles ne dépolluent pas mais « masquent » les odeurs. Le recours aux huiles essentielles pour dépolluer l’air ambiant participe en fait à polluer davantage l’air intérieur. Elles participent à la pollution primaire et secondaire de l’air intérieur. Les dispositifs d’évaporation des huiles essentielles peuvent entraîner la formation de COV pouvant provoquer ou aggraver des manifestations allergiques. D’autre part, les composés produits par les produits de combustion émis par les huiles essentielles peuvent se combiner aux nombreux autres polluants présents dans l’habitation (monoxyde de carbone, dioxyde de carbone…). Une étude publiée dans la revue Maladies Respiratoires en 2015 et présentée au congrès de pneumologie de langue française de Janvier 2015, montre qu’un mélange de plusieurs huiles essentielles, pulvérisées dans les mêmes conditions que celles utilisées normalement émettent beaucoup plus de limolenes, un des Cov libérés par ce mélange, que la concentration admise. D’autre part, l’inhalation d’huiles essentielles peut provoquer des épisodes de rhinites ou de d’asthme, notamment chez les personnes déjà sensibilisées. Les huiles essentielles pulvérisées dans une pièce sont déconseillés aux femmes enceintes, aux enfants en bas âge, aux asthmatiques et aux allergiques. Le meilleur moyen de dépolluer l’air ambiant est d’aérer hiver comme été, au minimum 30 mn chaque jour, et de faire un ménage régulier. Crédit phto © Elena Gaak »
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La voie cutanée est la meilleure façon d’utiliser une huile essentielle, cela permet une absorption douce des principes actifs tout en respectant les dosages.
C’est pourquoi, il est capital de se former à leurs utilisations auprès d’une personne expérimentée, qui ont fait des formations sérieuses, qui sont en formation continue parce que les recherches évoluent, qui ont l‘esprit de recherche, la curiosité, qui les ont expérimenté dans leur quotidien et au niveau professionnel, je le répète, j’écris cet article, parce que j’ai constaté des horreurs d’utilisation. Les huiles essentielles peu onéreuses sont à écarter, tout simplement parce que le rendement est faible et certains producteurs n’hésitent pas à l’allonger ou bien pratiquent une distillation à la vapeur trop rapide et trop chaude. Ainsi, on obtient plus de produits, mais pas la qualité. Ces huiles essentielles utilisées par la grande industrie ou pour certains cosmétiques ont une distillation qui ne dure que 15mn. On ne peut pas appeler cela des huiles essentielles.
Une bonne distillation se fait à basse pression et pendant une durée prolongée pour obtenir la quintessence de la plante. Bien sûr, ça n’est pas le même prix. On utilisera bien sûr des huiles essentielles issues de l’agriculture biologique sans aucune trace de molécules artificielles. La distillation n’empêche pas aux molécules de synthèses de passer.
Voici une liste succincte des huiles essentielles qui sont éventuellement allergisantes car possédant un pourcentage important de certaines molécules aromatiques :
- Les phénols: hépatotoxiques en voie orale, à n’utiliser que sur une durée de 5 à 7 jours, irritantes pour les muqueuses et en voie cutanée, diluer à 5% maximum dans une huile végétale, citons, la cannelle de Ceylan (à écorce : 8% environ de phénols et à feuilles : environ 80%), le laurier noble, l’origan compact (environ 65%), la sarriette des montagnes (environ 60%), le thym à thymol (environ 50%)…..
- Les aldéhydes aromatiques: très irritantes pour les muqueuses comme la Litsée citronnée, l’eucalyptus citronné, la verveine odorante. Utiliser toujours fortement diluées.
- Les cétones : à forte dose (c’est-à-dire 10 gouttes) elles sont épileptisantes, neurotoxiques, citons : la sauge officinale, le thuya occidental sont des huiles essentielles abortives, elles traversent la barrière placentaire et peuvent endommager le fœtus, la menthe poivrée en contient environ 32%, et pourtant, certains ont font un usage abusif et inapproprié (j’ai connu une personne qui s’était perforé l’estomac pas un usage quotidien), le romarin a camphre, l’hélichryse italienne, la lavande aspic…….
- Les coumarines : elles sont photosensibilisantes dès qu’elles sont en contact avec les U.V du soleil. A appliquer plutôt en fin de journée au niveau cutané. Notons : Angélique archangélique, livèche, khella, mélisse officinale, céleri, lavande vraie, bergamote, citron, mandarine, orange douce, …les coumarines, qui se présentent uniquement à l’état de traces, sont contenues dans les zestes d’agrumes avec les fouroucoumarines. Elles sont parfaites pour la diffusion car elles amènent la bonne humeur et la joie.
Pour des soins, on utilisera des huiles essentielles n’ayant pas dépassé un an. Si on a des flacons qui ont dépassé cette période, on pourra sous condition, les utiliser en bain, en parfum ou en produits ménagers pour ne pas les perdre. là, aussi, j’ai vu des horreurs : des flacons visqueux, dates de péremption largement dépassées, des étiquettes effacées et j’en passe.
Une fois que l’on sait les choisir, que l’on a vérifié la provenance, le chémotype (la principale teneur en molécule aromatique définie par de savantes méthodes d’analyses), le meilleur critère est de vérifier que les huiles essentielles portent la mention sur leur emballage « HECT » (HE Chémotypées) ou « HEBBD » (HE BOTANIQUEMENT BIOLOGIQUEMENT DEFINIES), elles nous procurent des bienfaits autant sur le corps que sur l’esprit, voir plus encore…..
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